Marius se faisait ces réponses-là et se déclarait à lui-même qu'elles étaient bonnes. Sur tous les points que nous venons d'indiquer, il n'avait pas osé presser Jean Valjean sans s'avouer à lui-même qu'il ne l'osait pas. Il adorait Cosette, il possédait Cosette, Cosette était splendidement pure. Cela lui suffisait. De quel éclaircissement avait-il besoin? Cosette était une lumière. La lumière a-t-elle besoin d'être éclaircie? Il avait tout; que pouvait-il désirer? Tout, est-ce que ce n'est pas assez? Les affaires personnelles de Jean Valjean ne le regardaient pas. En se penchant sur l'ombre fatale de cet homme, il se cramponnait à cette déclaration solennelle du misérable: Je ne suis rien à Cosette. Il y a dix ans, je ne savais pas qu'elle existât.
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Author(s)
- Victor Hugo (auteur)